Avec l’apport de Synergie Montréal, initiative propulsé par PME MTL Est-de-l’Île pour optimiser l’utilisation des ressources sur le territoire montréalais par le biais de l’économie circulaire, Le Boulot vers transforme ses déchets en trésors pour d’autres organisations.
Soucieux de respecter l’environnement, Le Boulot vers… désirait mettre en place des politiques de développement durable et d’économie circulaire.
Grâce à son expertise dans ce domaine et au réseautage qu’elle a activé, l’équipe de PME MTL a facilité les maillages avec des groupes désireux de reprendre ses nombreux résidus de bois générés.
Le Boulot vers se consacre à l'insertion sociale, scolaire et professionnelle de jeunes de 16-25 ans aux prises avec des difficultés variées (toxicomanie, décrochage, dépression, délinquance, santé mentale et physique, etc.)
Ceux qui s’y présentent, toujours de manière volontaire, sont formés dans la fabrication de meubles en bois et la réalisation de projets d’ébénisterie destinés à contribuer à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être d’une collectivité : mobilier urbain, de garderie, pour ressources d’hébergement, etc.
L’an dernier, 95 % des participants et participantes vont passé leur probation.
Prise de conscience à effet exponentiel
Or, produire des meubles depuis près de 40 ans génère son lot de retailles et de bran de scie.
« Nous avons longtemps entreposé une partie de la matière récupérable sur des étagères pour éviter de les envoyer au dépotoir, explique Jean-François Lapointe, son directeur général. Le moment était venu d’éliminer un tel gaspillage. »
L’initiative était d’autant plus pertinente que le groupe emploie des matières de grande qualité, comme de l’érable et du contreplaqué de merisier russe, ajoute une conseillère en économie circulaire et en développement durable à PME MTL Est-de-l’Île.
« S’en débarrasser en les jetant aux ordures ne représentait plus une option, et il fallait trouver des débouchés. »
Éliminer un gaspillage de ressources tout en aidant des organismes.
La spécialiste a donc joué un rôle majeur dans l’établissement de partenariats avec des organisations locales. Par exemple, l’entreprise de design et de fabrication de mobilier multifonctionnel Matérialiste reçoit désormais une partie du bois de Le Boulot vers.
C’est aussi le cas de l’organisme Jeunes Marins Urbains, qui a récupéré du bois de frêne pour s’en servir dans sa fabrication artisanale d’embarcations. Elles lui permettent également de produire une flotte de voiles-avirons dans le cadre de son projet 10 000 enfants sur le fleuve Saint-Laurent.
Enfin, MTL Balance Board obtient des morceaux de contreplaqué qu’elle utilise dans la fabrication de planches d’équilibre composées de bois 100 % recyclé.
« De telles collaborations suscitent un impact positif économique, social et environnemental », se réjouit Sabrina Cholette. En date de la fin d’août dernier, 1489 kilos de matières ont ainsi été déviés de l’enfouissement. Cela équivaut à 439 kilos de gaz à effet de serre évités (ou 105 kilomètres non parcourus en voiture).
Toutefois, les retailles et autres pièces ne forment qu’un élément d’une vision verte plus globale que démontre Le Boulot vers.
Toujours sous l’impulsion de Synergie Montréal, propulsé par PME MTL Est-de-l'Île, l’organisme révise actuellement ses pratiques d’emballage de meubles dans la livraison à la clientèle afin de remplacer le papier bulles par des couvertures matelassés.
Préparer la suite
La multiplication d’initiatives environnementales de Le Boulot vers a incité sa direction à mettre sur pied un comité de développement durable. Son rôle est de proposer de bonnes pratiques à appliquer à l’interne.
Parmi les mesures les plus récentes, notons le projet de remplacement complet du système d’éclairage de l’atelier par des ampoules DEL, moins énergivores, un chantier évalué à 15 000 $.
Deux jeunes stagiaires font partie du comité dans l’optique de responsabilisation qui se trouve au cœur de la mission de Le Boulot vers. Ainsi, l’organisme réduit ainsi son empreinte environnementale tout en inculquant le sens des responsabilités à sa clientèle.
Apprendre en aidant
L'organisation offre à ses participants et participantes un stage rémunéré de quatre à six mois en plus d’une formation de base (mathématiques et français), un soutien psychosocial, l’éducation à la citoyenneté, un entraînement physique et un encadrement personnalisé en vue d’une inscription à l’école ou de l’obtention d’un emploi.
« Un tel travail rémunéré donne un sens à leurs efforts, indique Jean-François Lapointe. Non seulement des connaissances pratiques sont acquises, mais comme ces jeumes produisent des biens qui vont servir à aider d’autres personnes, cela leur donne une motivation encore plus grande au travail et les conduit à s’appliquer à fabriquer des meubles de qualité dont elles et ils sont fiers, compte tenu de leur utilité sociale. »
À l’évidence, la recette fonctionne, car pour l’année de référence 2020-2021, en combinant les jeunes qui se trouvent un travail durable et ceux qui retournent aux études, 95 % des participants et participantes ont passé leur probation.
« Celle qui encadre les jeunes dans l’atelier d’ébénisterie est une ex-stagiaire tandis que notre responsable de la production et des ventes a été un participant chez nous dans les années 80, indique avec fierté Jean-François Lapointe. Il est important de mettre leur réussite en évidence et de démontrer de cette façon qu’il y a un bénéfice quand on atteint le bout du parcours. »
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L’organisme Le Boulot vers est soutenu par PME MTL Est-de-l’Île.