La livraison à domicile de repas de restaurants a la cote, et depuis 2020, la coopérative Radish a effectué des milliers de livraisons en s'appuyant sur un modèle d’affaires dans lequel chaque partie prenante trouve son compte.
Depuis quelques années, les services de livraison de repas de type Uber Eats, DoorDash, Deliveroo, Skip the Dishes et autres font désormais partie des habitudes de plusieurs consommateurs et consommatrices. Rien d’étonnant, car selon un sondage mené en mai 2019, un Canadien sur trois envisageait alors de recourir à une application dans les six mois suivants pour se commander un repas.
Avec de tels chiffres, on comprend mieux pourquoi bon nombre de firmes américaines de capital de risque ont investi dans ce secteur au cours des dernières années.
Tout n’est cependant pas rose, car confrontés à des services qui grugent leurs marges bénéficiaires déjà minces, de plus en plus de restaurateurs réclament un système davantage équitable.
Au cours des deux dernières années, Radish a effectué des milliers de livraisons, créé des dizaines d'emplois, augmenté le bassin de membres restaurants à 70, développé de nouvelles technologies de livraison à vélo et mis au point une nouvelle façon pour les coopératives de lever des fonds en équité.
Grandir à petits pas : lancement du Marché Radish
Née à la fin de 2019, Radish trouve sa place au sein de cette industrie en proposant un modèle coopératif, afin que chacun y trouve satisfaction, tant les livreurs que les restaurateurs et les utilisateurs.
Les grands joueurs dans ce milieu accaparent des commissions aussi élevées que 35 % sur chaque livraison, explique Mansib Rahman, l’un des co-fondateurs et directeur général de Radish. Cela diminue de beaucoup la fragile marge de rentabilité des restaurateurs. De notre côté, nous proposons un modèle coopératif, où les gains sont redistribués aux membres plutôt que d’enrichir de grosses sociétés.
Au cours des deux dernières années, la réflexion s’est arrêtée sur l'idée d'un service de livraison hebdomadaire qui permettrait aux membres de rassembler toutes leurs commandes auprès de leurs restaurants et commerces alimentaires préférés dans un seul panier.
En évitant les multiples déplacements, les coûts pour tous et les émissions liées au transport seraient ainsi considérablement réduits.
« Le Marché Radish est le fruit de notre expérience et des rétroactions de la clientèle, avec comme visée de mieux livrer les produits préférés des consommateurs. Bien que la livraison de repas sur demande soit là pour rester, nous pensons que Marché Radish nous permettra de mieux servir nos membres en leur offrant un éventail de possibilités d'épargner, d'être plus verts, et surtout, de se régaler. »
Meilleur engagement, meilleur service
Le modèle coopératif mis en place présente aussi des avantages qualitatifs, estime cet ex-chef d’équipe en science des données chez Desjardins, où il s’est familiarisé avec le concept de coopérative.
Son argument repose sur des études ayant démontré que l’engagement de membres coopératifs ou de personnes salariées est supérieur à celui de livreurs et livreuses qui œuvrent en sous-traitance.
Ainsi, dans ce dernier cas, ces personnes ne travaillent que durant leurs moments libres, lesquels ne correspondent pas toujours aux périodes de pointe. « Les exemples de dérapage sont également nombreux, rappelle Mansib Rahman : manque de courtoisie, repas reçus tardivement ou même mangés en partie par les livreurs affamés, repas chauds livrés froids car non placés dans des sacs isolants, etc.
Même s’il ne s’agit pas forcément de cas courants, en revanche, les membres d’une coop sont plus présents et disponibles, car leur rôle est plus significatif dans le succès de l’organisation. En plus, notre plan d’affaires comporte un volet de formation avec des normes très élevées. »
L’engagement de membres coopératifs ou de personnes salariées est supérieur à celui de livreurs et livreuses qui œuvrent en sous-traitance.
Partenaire de l’industrie
Les activités de Radish ont commencé dans le quartier Villeray à la fin de 2019. Puis, l’organisation a vite étendu son territoire sur le Plateau Mont-Royal et dans Côte-des-Neiges. Mansib Rahman a également reçu des appels de Victoria, en Colombie-Britannique, mais aussi d’Halifax, de London en Ontario, de même que Saguenay. Ces entrepreneurs et entrepreneures souhaitent d’implanter son modèle d’un bout à l’autre du pays.
Nous accordons une grande importance aux spécificités de chaque région. Plusieurs éléments varient d’un endroit à l’autre : normes, réglementation, densité, etc. Par conséquent, nous cherchons à traiter avec des développeurs locaux plutôt qu’à dupliquer le modèle implanté à Montréal.
Le Marché Radish est une évolution naturelle des services de la coopérative : une nouvelle façon de commander des repas prêts-à-manger, des produits de spécialité auprès des restaurants, boulangeries, boucheries.
Comment PME MTL a fait la différence pour Radish
« Dans le cadre d’un travail manufacturier, j’avais connu un membre de l’équipe de PME MTL. Nous avons donc fait appel au groupe pour obtenir du financement, lequel a pris la forme d’une bourse de 20 000 $. Sur un autre plan, PME MTL s’avère un précieux allié pour nous mettre en contact avec des investisseurs et des partenaires potentiels. On ne peut pas avoir des réseaux dans tous les domaines.
Or, une des forces de PME MTL, c’est sa capacité à trouver les bonnes personnes, peu importe le secteur, que ce soit dans le milieu même de la restauration ou pour obtenir des conseils juridiques. PME MTL, c’est un partenaire qui nous permet d’avancer. »
--
Radish est soutenue par PME MTL Centre-Est.