Café Pista : une croissance à la fois rapide et contrôlée

Défi d’entrepreneur | 17 juin 2020

La jeune histoire de Café Pista est marquée par plusieurs exemples d’agilité et d’occasions d’affaires habilement saisies. Avec trois succursales et un torréfacteur, tous ouverts en moins de quatre ans, l’entreprise a grandi vite, mais en restant fidèle à ses valeurs d’origine.

En 2014, inspiré par les camions qui offraient de la nourriture dans les rues, Maxime Richard a eu l’idée d’inventer le café mobile. Il a donc commencé à promener son vélo triporteur nommé Vélopresso dans plus de 300 événements extérieurs et lieux populaires de l’arrondissement Rosemont—La Petite-Patrie pour y faire connaître son café. L’appareil comportait par ailleurs une valeur écologique ajoutée, car il permettait de moudre le café grâce à une courroie fixée à ses pédales. Une bonbonne de gaz était aussi utilisée pour faire chauffer l’eau.

La torréfaction s’inscrit dans notre désir d’être transparents et de contrôler la qualité du produit.

L’ouverture éventuelle d’une succursale faisait partie du modèle d’affaires initial du jeune entrepreneur. Toutefois, ses plans ont été devancés en 2016, quand un local convoité est soudainement devenu libre à l’angle de Beaubien et de Saint-Vallier. Ce lieu n’avait pas été ciblé sans raison, car il procurait à Pista la chance de s’établir dans le quartier où son café mobile l’avait fait connaître. 

Ajout d’une vocation

En compagnie de ses deux associés, Julien Charmillot et Alexandre Séguin, Maxime Richard a doté son établissement d’une personnalité accueillante et chaleureuse dans une volonté d’instaurer une proximité avec le quartier et la clientèle. On souhaitait y accueillir les familles autant que les curieux, les passants et les connaisseurs. Sous un design simple et épuré, des artistes locaux allaient même pouvoir y exposer leurs toiles. 

Propulsée grâce à la réputation favorable générée par trois ans de dégustations mobiles aux quatre coins du quartier, cette première succursale a vite connu le succès. Peu après, en décembre 2018, Café Pista a ajouté le volet de torréfaction. « Cette initiative s’inscrivait dans notre désir d’être transparents et de contrôler la qualité du produit, indique Julien Charmillot. De plus, sur le plan fonctionnel, cela simplifiait les choses pour nous, car nous devions auparavant traiter avec plusieurs torréfacteurs. »

Une destination imprévue

Moins d’un an après cette nouvelle étape, un autre événement imprévu a modifié les plans des trois partenaires. « Là encore, une occasion s’est présentée à nous, et nous avons dû réagir promptement », raconte Julien Charmillot. Ainsi, alors que l’ouverture d’un deuxième café avait été initialement envisagée dans le quartier voisin de Rosemont, cette seconde mouture a plutôt été implantée au centre-ville de Montréal, en plein cœur du Quartier des spectacles.

Pour profiter une nouvelle fois d’un local intéressant devenu disponible, Café Pista a conclu une entente de collaboration avec le bar Pamplemousse et a ainsi ouvert une succursale à proximité de la station de métro Saint-Laurent. N’est-il pas paradoxal qu’un bar de quartier se retrouve au centre-ville et en concurrence immédiate avec plusieurs établissements de cette catégorie ? 

La question de la concurrence ne nous dérangeait pas, car il y a une demi-douzaine de cafés dans un rayon de 500 mètres autour de notre succursale de la rue Beaubien. Nous avons donc traité le centre-ville comme un quartier à part entière. On y a implanté le même esprit, la même proximité, la même ambiance que si on l’avait établie dans un secteur résidentiel. 

En raison de ses grandes dimensions, l’espace est doté d’une vocation additionnelle qui prend forme après 17 h. On peut ainsi le réserver pour en faire une salle de 150 personnes (lancements, partys de bureau, fêtes, etc.), y servir de l’alcool, puis nourrir les convives grâce à la vaste cuisine qu’on y trouve. Dans le cas de soirées achalandées, l’on peut même recourir à la cuisine du Pamplemousse pour y déguster des plats aux influences des Bahamas, de l’Inde, de la Thaïlande et de la Jamaïque.

Concepts testés pendant la crise

En mars dernier, une autre étape de croissance a été franchie avec l’ouverture d’une troisième succursale, cette fois sur Masson. « En à peine quelques jours, la réponse a été très forte et nous a même surpris. De toute évidence, notre réputation et notre notoriété ont contribué à une arrivée réussie. Par exemple, nous comptons plus de 12 100 adeptes sur Instagram. »

Notre réputation et notre notoriété ont contribué à une arrivée réussie sur Masson.

Toutefois, la crise de la COVID-19 a frappé Café Pista une semaine après son arrivée dans le quartier Vieux-Rosemont.

Heureusement, huit mois auparavant, nous avions établi un système de vente sur la plateforme Shopify qui nous a permis de vite déployer des mécanismes de vente en ligne, explique Julien Charmillot. De plus, nous sommes retournés à nos racines en effectuant parfois des livraisons en vélo d’une succursale à l’autre. 

Café Pista a aussi profité des circonstances pour mettre en valeur son offre alimentaire, laquelle représente désormais 30 % de son chiffre d’affaires. « Il était prévu que nous allions explorer les possibilités de ce côté. Cependant, en raison de la pandémie, le prêt-à-manger est devenu une solution à court terme qui demeurera peut-être au retour à la normale. »  

L’entreprise a aussi élaboré une offensive destinée aux boulangeries, épiceries fines, etc., soit la production d’un café spécifique à elles et identifié à leur nom. Une marque maison en quelque sorte. Bistro Kaapeh Espresso, un établissement de Sherbrooke, fait partie des joueurs ayant été séduits par l’aventure.

Une telle initiative amorce du même coup une opération pilotée par Julien Charmillot afin d’accroître la clientèle d’affaires. « Avant l’automne, nous souhaitons recruter une dizaine d’entreprises clientes, précise-t-il. Cela ferait en sorte que le volet commercial occuperait à la fin de l’année environ le quart de notre chiffre d’affaires. » 

Comment PME MTL a fait la différence pour Café Pista

« Quand il a lancé Café Pista, Maxime Richard a sollicité l’aide de PME MTL afin de réussir son démarrage, tant d’un point de vue financier que sur le plan de la gestion. Puis, nous avons encore été soutenus par PME MTL quand il a fallu investir massivement, entre autres lorsque nous avons ajouté le volet de torréfaction. L’automne dernier, nous avons obtenu un financement de 50 000 $ en plus d’une bourse de 20 000 $ pour les entreprises situées sur des artères commerciales. PME MTL, c’est un partenaire incontournable avec lequel nous entretenons une excellente relation. »

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Café Pista est soutenue par PME MTL Centre-Est

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