Quatre moyens de réduire le risque du développement de l’innovation en santé

Parole d’expert | 20 décembre 2022

Si le Québec dispose d’un large vivier d’entreprises qui développent de nouvelles technologies médicales, bien des découvertes n’atteignent pas les milieux cliniques. C’est que la course à l’innovation en santé est parsemée d’obstacles et les risques d’affaires sont grands. Comment les atténuer? C’est à cette question — et à bien d’autres — que les participants de la première édition du Rendez-vous Innovation santé ont tenté de répondre.  

L’événement, que vous pouvez revoir en vidéo, était organisé par PME MTL et Innovation Canada.  


Voici les quatre solutions qui en découlent pour atteindre le marché avec plus de succès. 

1.Trouver des alliés 

Dès le début du développement de l’innovation, l’entreprise a besoin de s’allier avec des partenaires cliniques et des experts du domaine. Ils peuvent faire partie de l’équipe de direction, être membres du conseil d’administration ou agir comme conseillers externes.  

« Amener une solution innovante en santé au marché est très exigeant. Cela passe par une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes (notamment les utilisateurs finaux, les professionnels de la santé et les gestionnaires) le plus tôt possible dans le développement de la solution. La rétroaction en continu obtenue de ces acteurs clés maximisera les chances de voir sa solution intégrée au sein du milieu preneur et favorisera son adoption à long terme », affirme Simon Trépanier, conseiller principal en innovation à Innovation, Sciences et Développement économique Canada. 

 

2.S’aligner avec les besoins du marché 

Le développement de l’innovation en santé n’est pas un processus linéaire, mais plutôt itératif, c’est-à-dire qu’il permet de créer, de tester et d’améliorer en cours de route jusqu’au résultat final.  

« Pour que le processus soit bien maîtrisé, il faut apporter de la valeur à chacune des itérations afin de s’assurer que la solution est alignée sur les besoins du marché, explique Alain Bakayoko, directeur Commercialisation et Innovation – Sciences de la vie et Technologies de la santé à PME MTL. C’est pourquoi il est important d’établir un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes, que ce soit les patients, les professionnels de la santé, les agences réglementaires ou l’acheteur, pour obtenir leurs commentaires. À terme, cela facilite l’adoption de l’innovation. » 

 

3.Se doter d’une stratégie de déploiement dans le système de santé 

Il est essentiel de prévoir l’arrimage avec l’architecture technologique de l’établissement ciblé par l’entreprise. Il faut donc aller chercher l’information au préalable auprès de responsables pour s’assurer que la solution puisse être intégrée à leurs systèmes. Il faut aussi penser à la gestion du changement puisque la technologie va forcément modifier les pratiques. « Un autre élément qui est ressorti lors des discussions, c’est l’importance d’avoir un plan de formation du personnel qui va utiliser la technologie. Ce plan de formation devra être intégré dans l’offre globale faite au client », ajoute Alain Bakayoko.  

4.Cogner à la bonne porte lors de la recherche de financement 

C’est le nerf de la guerre. De la conception jusqu’à la commercialisation, la recherche de financement se fait en continu. Au fil des étapes du développement de l’innovation, l’entreprise devra se tourner vers différentes sources de financement : bourses et subventions, fonds publics, crédits d’impôt, capital de risque, etc. Il peut être difficile de s’y retrouver dans toute cette jungle.  

« C’est important de se faire accompagner pour identifier tous les joueurs qui seraient prêts à investir. Les experts de PME MTL peuvent aider l’entreprise dans la recherche de financement, souligne Alain Bakayoko. À un stade précoce de son développement, l’entreprise aura besoin d’un capital plus patient alors qu’au moment d’entrer dans la phase de fabrication, elle devra trouver un investisseur prêt à investir un montant plus élevé pouvant aller jusqu’à quelques millions de dollars. Il faut aussi se tourner vers des organismes de financement qui sont plus près des valeurs de l’entreprise comme le financement d’impact qui concilie rendement financier et retombées positives sur la société. Cela s’aligne bien avec le domaine de la santé. » 

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