Top 5 des éléments qui convaincront un investisseur

Parole d’expert | 10 octobre 2017

Le financement d’une entreprise, que celle-ci soit en phase de démarrage ou d’expansion, est un défi central pour ses fondateurs.

Face à toutes les sources de financement accessibles (prêt, subvention, etc.), le promoteur peut parfois se sentir démuni quant au choix à faire pour recourir à un mode de financement approprié. Quelle que soit la source de financement choisie, il importe surtout de bien déterminer le type d’activité à financer et de s’assurer que le financement correspondra le plus adéquatement possible à votre situation financière et au profil de votre entreprise.

Les bailleurs de fonds financeront l’entreprise de deux façons complémentaires : soit par dette, soit par capitaux propres, ou les deux à la fois. Qu’ils optent pour une avenue ou l’autre, ceux-ci partageront deux objectifs communs : se faire rembourser et obtenir un rendement sur leur investissement. Avant de vous confier un seul dollar, ils voudront donc évaluer le risque qu’ils prennent en examinant certains critères.

1. L’entrepreneur

Le parcours de l’entrepreneur ou de l’équipe d’entrepreneurs est l’un des éléments que les investisseurs considéreront en premier lieu. Son éducation, son expérience et sa gestion financière personnelle assureront sa crédibilité aux yeux des prêteurs. Un projet avec un entrepreneur qui bénéficie de bonnes capacités de gestion, et qui ont été validées tout au long de son parcours, aura beaucoup plus de chances de réussite qu’un projet avec un entrepreneur moins qualifié. Car on investit d’abord dans l’entrepreneur. Quoi qu’il en soit, peu importe la source de financement choisie, tous les bailleurs de fonds auront à cœur de savoir si le promoteur peut mener à terme son projet, respecter ses engagements et gérer son entreprise au quotidien de manière à en garantir la viabilité.

2. Le marché

Les bailleurs de fonds évalueront si l’entreprise est active dans un marché saturé, en déclin ou en croissance. S’il s’agit d’un marché saturé ou en déclin, votre produit ou service devra posséder un avantage concurrentiel de loin supérieur à celui des concurrents pour qu’il gagne des parts de marché. Si le marché est en croissance, il y a de la place pour de nouveaux joueurs, ce qui confère un potentiel de réussite intéressant au projet.

3. Les états financiers

Vous devrez préparer vos états financiers prévisionnels (généralement projetés sur deux ou trois ans), y compris le bilan, l’état des résultats et le budget de caisse. Les principales erreurs que les prêteurs relèvent souvent et qui risquent de nuire à votre demande sont de donner des chiffres prévisionnels irréalistes et de surestimer les revenus futurs.

Pour les prêteurs potentiels, il est très important que le promoteur soit en mesure de justifier avec précision ses revenus prévisionnels, surtout les chiffres de vente. Dans le cas contraire, un prêteur ou un investisseur potentiel aura du mal à croire à la véracité de ces chiffres et, par conséquent, au sérieux du promoteur et du projet.

Un bailleur de fonds analysera également les états financiers d’une entreprise pour diagnostiquer sa santé financière. Il effectuera un calcul de plusieurs ratios, concernant notamment les liquidités, la rentabilité, la gestion ainsi que la structure financière de l’entreprise. Le ratio de couverture de la dette sera particulièrement pris en compte.

Ces ratios seront ensuite comparés à ceux de l’industrie où évolue l’entreprise. Celle-ci pourrait, par exemple, avoir un ratio d’endettement favorable, mais trop faible si on le compare avec son industrie. Cela dit, un ratio qui ne peut être comparé avec ceux de son industrie n’aura pas de signification. 

4. La part de risque prise par le ou les fondateurs

Lors de l’analyse d’une demande de financement, les bailleurs de fonds accordent une grande importance à la mise de fonds. En effet, celle-ci leur démontre à la fois la part de risque que le propriétaire est prêt à prendre par rapport à son projet d’entreprise et sa capacité d’injecter à tout moment des fonds supplémentaires si cela est nécessaire. Généralement, une mise de fonds de l’ordre de 20 % dans un montage financier est requis pour rendre la demande admissible par rapport aux critères des différents fonds.

5. Les garanties

Les moyens de production du produit ou du service qui sera vendu seront au cœur de l’analyse. Est-ce que l’atteinte du chiffre d’affaires prévu nécessite un investissement majeur? Est-ce que le coût des équipements utilisés a déjà été amorti? Est-ce que cet équipement saura répondre au volume de production prévu? etc.

Ces éléments sont généralement essentiels à toute évaluation d’une demande de financement. Cela dit, ils ne sont pas exclusifs, et ont une importance variable selon le type d’investisseur. Par exemple, les banques exigent généralement certaines garanties pour s’assurer de récupérer la totalité du montant prêté. Pour un prêt à terme, les principales garanties sont le cautionnement personnel et le cautionnement hypothécaire (sur l’équipement, l’immeuble commercial, etc.). Tout dépend de la politique d’investissement interne et de la gestion du risque du portefeuille de prêts d’un bailleur de fonds.

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Ce texte a été rédigé par Gilbert Samaha, directeur général adjoint chez PME MTL Centre-Ville

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