Vitrerie Brunelle : comme un membre de la famille Gagliardi

Défi d’entrepreneur | 11 septembre 2019

En 2013, pour ne pas imposer la relève de l’entreprise familiale à ses filles, monsieur Gagliardi a vendu son commerce, la Vitrerie Brunelle. Pourtant, seulement deux ans plus tard, Anne-Marie et Sandra Gagliardi en prenaient les rênes dans une histoire à succès de transfert d'entreprise.

« Il faut 60 ans pour bâtir la réputation d’une entreprise, mais il suffit parfois de deux minutes pour la détruire ». C’est ainsi qu’Anne-Marie Gagliardi résume la petite histoire de Vitrerie Brunelle, achetée de monsieur Brunelle par la famille Gagliardi en 1953.

Son père et son oncle l’ont dirigée et fait grandir jusqu’en 2013, quand, à respectivement 73 et 68 ans, ils ont jugé que le temps était venu de s’en départir.

Ce n’est toutefois pas à des membres de leur famille qu’ils souhaitaient la transmettre. « En raison du temps, des efforts et des sacrifices que représente la gestion d’un tel commerce, mon père préférait vendre et laisser ma sœur et moi choisir notre propre voie », explique Anne-Marie Gagliardi.

La boutique a ainsi été achetée par un conglomérat étranger. Cependant, la transition avec ce qui avait toujours été une entreprise familiale a vite connu moult soubresauts.

Bien que composé d’avocats, fiscalistes, comptables, experts en technologies de l’information et opérateurs, le groupe a pris certaines décisions malheureuses.

Bafouant la règle disant qu’on ne transforme pas une recette gagnante, les nouveaux propriétaires ont clairement exprimé leur désir de changement dès leur arrivée : « Si on ne change pas durant les 100 premiers jours, on ne changera jamais! », ont-ils clamé.

Il faut 60 ans pour bâtir la réputation d’une entreprise, mais il suffit parfois de deux minutes pour la détruire.

Avant même d’avoir obtenu leur premier contrat, ils avaient déjà prévu d'investir considérablement dans la conception d’un nouveau logo, dans l’agrandissement et la modernisation des bureaux, dans l’achat de machinerie à la fine pointe de la technologie et dans l’embauche de professionnels hautement qualifiés, faisant bondir la masse salariale de façon vertigineuse.

« La philosophie de notre famille était plutôt contraire : les décisions étaient longuement réfléchies et elles étaient prises au moment où on détenait les liquidités pour les réaliser, explique Anne-Marie Gagliardi. Je crois que tout le monde a également sous-estimé l’impact du départ de mon père et des liens étroits qu’il avait tissés autour de lui avec des partenaires, des fournisseurs et des clients et clientes. »

De la prospérité à la faillite en deux ans

Conséquence d’une série d’erreurs, Vitrerie Brunelle, pourtant florissante en 2013, déclarait faillite à peine deux ans plus tard. « Puisque nous étions toujours l’un des créanciers principaux, le syndic responsable a pensé à nous pour la relance du commerce, car celui-ci avait néanmoins conservé la réputation qu’il avait érigée pendant 60 ans. »

Anne-Marie et Sandra Gagliardi, supportées par leur père, ont alors procédé à l’acquisition des éléments d’actifs de l’entreprise. « Nous avions Vitrerie Brunelle tatouée sur le cœur, lance-t-elles. Nous ne pouvions pas croire que le commerce allait mourir de cette manière. »

Le transfert de l'entreprise Vitrerie Brunelle

Toutefois, celui-ci avait été fermé pendant trois mois, une période suffisamment longue pour devoir embaucher du personnel afin de remplacer l’ancien, parti ailleurs. Sans oublier les fournisseurs impayés et la clientèle, avec lesquels il fallait rétablir un lien de confiance.

La nouvelle équipe de gestion a fait des pieds et des mains pour que les clients et clientes ne perdent pas leur dépôt, qu’ils obtiennent un remboursement ou les produits qu’ils avaient achetés. Leur priorité : minimiser les pertes et le désarroi de la clientèle et s’assurer qu’elle soit bien servie.

Ajustements payants

Anne-Marie Gagliardi a aussi consacré une année complète à fréquenter les chantiers de construction, chaussée de ses bottes de travail. Si cela l’a forcée à consacrer ses soirs et fins de semaine à la gestion et à l’administration, elle a en revanche acquis les connaissances techniques adéquates pour mieux répondre aux besoins de sa clientèle.

C’est donc au fil d’initiatives du genre et avec de nouvelles conditions de paiement plus serrées – favorisant l’entrée fréquente des liquidités – que Vitrerie Brunelle a pu retrouver son élan.

« Les prévisions démontrent que nos chiffres à la fin de l’année seront comparables à ceux de 2013, dit Anne-Marie Gagliardi, qui se donnait un horizon de cinq ans pour relever la barre. Désormais, l’enjeu réside dans la gestion de la croissance rapide de l’entreprise. »

Comment PME MTL a fait la différence pour Vitrerie Brunelle

« Au départ, avec moi, quatre autres personnes – mon père, ma sœur, un cousin et un oncle – faisaient partie du projet de rachat de la vitrerie. En cours de route, ces deux derniers ont choisi de nous revendre leur part. C’est là que PME MTL a participé au processus de transfert d’entreprise et l’a facilité.

Ce sont des spécialistes que j’entends bien contacter chaque fois que je devrai affronter des enjeux divers dans la gestion quotidienne ou celle à plus long terme. »

Le conseil de Sandra et d'Anne-Marie Gagliardi en matière de transfert d’entreprise

« Faites-vous accompagner et bien conseiller lors des discussions et des négociations relatives au transfert. Il ne faut pas laisser de place à l’interprétation, car les documents juridiques auront toujours préséance sur ce qui s’est dit autour d’une table.

Avant de donner un quelconque accord, assurez-vous d’en comprendre tous les tenants et aboutissants. »

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Vitrerie Brunelle est soutenue par PME MTL Centre-Est.

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