Trouver les experts de votre territoire

Entrez le code postal de votre entreprise ou sélectionnez votre pôle de services

  1. Ouest-de-l'Île 1675, autoroute Transcanadienne
    Bureau 301
    Dorval, Québec, H9P 1J1
    514 426-2888
  2. Centre-Ouest 1350, rue Mazurette
    Bureau 400
    Montréal, Québec, H4N 1H2
    514 858-1018
  3. Grand Sud-Ouest 3617, rue Wellington
    Verdun, Québec, H4G 1T9
    514 765-7060
  4. Centre-Ville 630, rue Sherbrooke Ouest
    Bureau 700
    Montréal, Québec, H3A 1E4
    514 879-0555
  5. Centre-Est 6224, rue Saint-Hubert
    Montréal, Québec, H2S 2M2
    514 723-0030
  6. Est-de-l'Île 7305, boulevard Henri-Bourassa Est
    Bureau 200
    Montréal, Québec, H1E 2Z6
    514 494-2606
Trouver votre pôle

La longue route vers l’adoption des innovations en santé

Parole d’expert | 20 mai 2022

L'intégration des innovations médicales dans le réseau de la santé québécois reste un défi complexe, mais nécessaire. Les entreprises qui ont des solutions médicales à proposer se heurtent toutefois à de nombreux obstacles au déploiement dans les milieux de pratique. Au sein du réseau de la santé, il y a néanmoins une volonté de mieux faire.

Pour qu’elle soit adoptée, une innovation en santé doit répondre à un besoin, le plus souvent médical ou organisationnel. Citons, par exemple, la productivité des équipes de soins dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, l’accès aux soins (dont ceux à domicile), la qualité des services de santé, l’efficience du système de santé, etc.

Des données insuffisantes

Bien identifier ce besoin n’est pas toujours simple. À qui la faute? Le manque de données sur la performance et la valeur des services de santé offerts à la population est une des causes, selon Pierre-Alexandre Fournier, cofondateur de Carré Technologies.  

Il a déjà demandé aux responsables d’un hôpital québécois combien de personnes soignées étaient traités en cardiologie, pour quelle cause et le type de soins reçus.

« Après quelques mois de discussions, on s’est rendu compte qu’ils n’avaient pas ces données qui leur auraient permis d’évaluer la performance de leurs services. Quand cette information manque, c’est difficile pour le réseau de définir les besoins prioritaires et les investissements requis et, par le fait même, pour une entreprise de proposer les solutions appropriées », a expliqué l’entrepreneur lors d’une table ronde sur les enjeux et barrières à l’adoption des nouvelles technologies tenue dans le cadre de Wear It Smart, le rendez-vous du vêtement intelligent organisé par Vestechpro.  

« Les données, c’est le nerf de la guerre, convient Daniel Sinnett, directeur de la recherche, enseignement et innovation au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Les établissements ont les données, mais ils n’ont pas la capacité de les traiter pour répondre à des questions aussi simples que le nombre de personnes soignées dans un service. C’est une question d’infrastructure informatique qui fait qu’on navigue à l’aveugle. »  

Une plateforme d’analyses décentralisées des données en lien avec la COVID-19 — le projet CODA-19 — qui est en déploiement dans une dizaine d’établissements est un premier pas dans la bonne direction, selon M. Sinnett.  

Un financement inadéquat  

Il y a aussi les modes de financement du réseau de la santé. Ils ne favorisent pas l’adoption des innovations technologiques, car les budgets des établissements incitent à maximiser les économies à court terme, sans considération sur les bénéfices à moyen et long terme que pourrait apporter une innovation sur le système de santé et les personnes soignées, selon Alain Bakayoko, directeur innovation à PME MTL Centre-Est, aussi animateur de la table ronde.  

« C’est ce qui fait qu’il y a probablement des problèmes de santé qui mériteraient un investissement de 100 millions de dollars et pour lesquels on alloue des enveloppes de 50 000 $. C’est malheureux », ajoute Pierre-Alexandre Fournier. 

Des pays plus ouverts à l’innovation 

Son entreprise, Carré Technologies, a mis au point le vêtement intelligent Hexoskin qui mesure les signes vitaux des utilisateurs, que ce soit des personnes sportives de haut niveau, des personnes soignées et même des astronautes de la NASA (sous le nom Astroskin). Un produit innovant qui a fait le tour de la planète. 

Selon l’entrepreneur, il n’est pas étonnant que des entreprises technologiques québécoises se tournent vers l’exportation pour aller là où la collecte et l’analyse de l’information dans les réseaux de la santé sont faites correctement — c’est le cas notamment en Europe et aux États-Unis.  

« C’est ce qui facilite l’adoption de l’innovation en santé, affirme-t-il. Au Québec, si on veut vraiment avoir une politique d’innovation au ministère de la Santé, il faut avoir un vrai programme d’analyse de la qualité et de la valeur des services pour définir des priorités et lancer des appels d’offres. On devrait à ce moment-là être capable d’avoir des projets qui ont de l’ambition. » 

Un environnement complexe en évolution 

Une autre barrière importante, c’est la complexité du milieu de la santé.

« Il y a une multitude de parties prenantes, que ce soit les établissements de soins, les professionnel(le)s de la santé, les agences réglementaires, les payeurs et les patient(e)s qui sont les utilisatrices et utilisateurs finaux. Chaque partie prenante a ses propres attentes en la matière, notamment de qualité et d’efficience.

Il faut donc que les innovateurs et innovatrices en tiennent compte, et ce, dès la conception de leur produit », soutient Alain Bakayoko, dont le service est en mesure d’accompagner les entreprises innovantes, qu’elles soient en démarrage ou proches de la commercialisation, pour les aider à structurer leur modèle d’affaires, valider leur marché et accéder au financement. 

Profiter du momentum 

Les astres semblent toutefois s’aligner pour favoriser le virage technologique dans le réseau de la santé.

« La pandémie aura eu un effet catalyseur en démontrant l’utilité de la technologie ne serait-ce qu’avec la télémédecine qui tend à se développer, et pour laquelle les vêtements intelligents peuvent faire partie de la réponse », explique Julia Guérineau, gestionnaire de la recherche et de l’innovation chez Vestechpro.  

Il y a une réelle volonté gouvernementale de se tourner vers les solutions innovantes.

« Notre priorité, c’est d’établir un processus très clair d’adoption des innovations médicales. Avec les établissements, on travaille très fort pour bien communiquer nos besoins afin que les innovateurs et innovatrices aient une idée juste de ce qui s’en vient et travaillent dans cette direction », affirme Hasna Rouighi, directrice du Bureau de l’innovation au ministère de la Santé et des Services sociaux. 

Bref, les barrières commencent à tomber, ce qui est de bon augure pour les entreprises innovantes.

--

Contactez dès aujourd'hui les spécialistes en soutien à l'innovation de PME MTL.

Recevez nos contenus exclusifs par courriel