Trouver la formule gagnante dans la restauration, le défi de la Brasserie Harricana

Défi d’entrepreneur | 17 sept. 2018

 La restauration est un secteur difficile. Mais avec son concept original, Marie-Pier Veilleux remporte un grand succès : la Brasserie Harricana, dans le quartier Jean-Talon, est aussi une microbrasserie. Les ventes s’envolent et l’entrepreneure pense déjà à la prochaine expansion.

La Brasserie Harricana a longtemps été un restaurant d’Amos où on pouvait boire de la bière en fût et manger de la cuisine familiale. Les propriétaires : les parents de Marie-Pier Veilleux, 39 ans, qui a baigné dans cette ambiance toute son enfance.

Pas étonnant qu’elle choisisse de reproduire l’expérience dans son quartier, à Montréal quelques années plus tard. Mais elle a fait évoluer le concept : la Brasserie Harricana devait être avant tout une microbrasserie, assortie d’un restaurant. « Ça nous permettait de nous différencier et d’avoir une source de revenus supplémentaire », explique l’entrepreneure. L’établissement, au coin des rues Jean-Talon Ouest et Saint-Urbain, est ouvert depuis 2014 et est en pleine croissance.

La Brasserie Harricana est un succès dans un secteur où beaucoup de projets échouent devant l’offre montréalaise pléthorique. 

Finalement, « le restaurant a pris plus d’ampleur que prévu », reconnaît Marie-Pier Veilleux. Ouvert de midi à 2 heures du matin toute la semaine pour un verre ou un repas, « il sert environ 600 couverts par jour en moyenne et 70 % de notre production de bière sont consommés par le restaurant », indique Marie-Pier Veilleux. La microbrasserie a déjà été agrandie. La production a été doublée en un an mais elle ne permet pas encore de satisfaire à la demande. À tel point que l’entrepreneure sait que la prochaine étape sera « d’avoir une deuxième usine de fabrication ». Actuellement, elle vend les 30 % de production restants à des restaurants, bars et épiceries.

Forte de 40 employés, la Brasserie Harricana est un succès dans un secteur où beaucoup de projets échouent devant l’offre pléthorique, surtout à Montréal. La réussite de Marie-Pier Veilleux tient à plusieurs facteurs.

Marie-Pier, une professionnelle du domaine

D’abord, l’entrepreneure connaît le secteur de la restauration sur le bout des doigts. Non seulement elle a été à bonne école quand elle était enfant ; mais en plus, elle en a fait sa carrière avant de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Elle a été directrice des opérations dans de nombreux restaurants et hôtels. L’approvisionnement, l’organisation d’une cuisine, la gestion du personnel, tout cela n’a aucun secret pour elle.

Une offre de restauration originale

Ce qui a convaincu les investisseurs de la suivre dans cette aventure, c’est aussi le fait qu’il ne s’agissait pas d’ouvrir un énième restaurant. Sa proposition d’une microbrasserie assortie d’un restaurant était originale. « Il existe quelques établissements du même type à Montréal mais souvent, ils offrent des collations. Nous, on a une cuisine complète », fait valoir la chef d’entreprise.

Le financement n’a pas été facile à trouver pour autant. « Quatre institutions bancaires ont refusé de m’octroyer un prêt, se souvient Marie-Pier Veilleux. Elles ne voyaient pas le potentiel que représentait la microbrasserie et avaient comme politique de ne pas investir dans le domaine de la restauration. » C’est finalement l’engagement du prédécesseur de PME MTL –la Cedec (Corporation de développement économique communautaire) Centre Nord- qui a permis de décider une banque de soutenir aussi le projet.

Une signature particulière et authentique

Le lieu dégage une ambiance particulière. La chef d’entreprise est retournée à Amos visiter le restaurant de ses parents, fermé depuis plusieurs années après avoir été racheté, et y a retrouvé du mobilier (tables, chaises, luminaires) qu’elle a racheté pour meubler la Brasserie Harricana, rue Jean-Talon. « Le style du restaurant est épuré, ça a un genre un peu industriel avec des couleurs foncées, du stainless, du blanc, du bois, un comptoir en marbre, beaucoup de fenêtres, etc. », décrit Marie-Pier Veilleux. Le local a été totalement rénové. Un chantier de près de deux millions, qui a donné des sueurs froides à la propriétaire confrontée aux affres des dépassements de budget et de délais.

Quant à la cuisine, « ce sont des plats à la bonne franquette mais confectionnés avec des produits frais et servis de manière professionnelle », explique-t-elle. Elle reprend les recettes de sa maman, celles qui avaient fait le succès de la Brasserie à Amos. Sa mère est d’ailleurs chargée du suivi de la qualité des plats en cuisine.

Un emplacement stratégique

Quand la Brasserie s’est installée, le quartier commençait à renouer avec l’activité, qui est aujourd’hui en plein boom. Constructions résidentielles, bureaux, la croissance est rapide. Le restaurant en profite. Les habitants et les travailleurs viennent manger ou boire une bière avec leurs amis ou clients.

Le projet de la Brasserie Harricana est un créateur de valeur et d’emplois qui participe à la revitalisation du quartier.

Le quartier en rénovation attire aussi de plus en plus des visiteurs extérieurs attirés par la multiplication des commerces locaux. Les équipes de PME MTL ne s’y sont pas trompées en voyant dans le projet de la Brasserie Harricana un créateur de valeur et d’emplois. Les conseillers avaient perçu que la brasserie allait profiter également de la revitalisation du quartier.

C’est donc un ensemble d’atouts qui a permis à Marie-Pier Veilleux de réussir à financer son projet dans la restauration et surtout de devenir une adresse cotée à Montréal.

--

La brasserie Harricana est soutenue par PME MTL Centre-Est.

Recevez nos contenus exclusifs par courriel