Marcello Lisi ne connaissait rien au secteur d’activité de DHB Valves ni même à l’entreprise quand il a décidé d’acheter celle-ci à la fin de 2016. Trois ans plus tard, son pari rapporte déjà.
Rien ne destinait Marcello Lisi à se diriger vers le domaine des valves quand un ami lui a parlé de DHB Valves, une société de ce domaine à la recherche d’un acquéreur. Cet ingénieur mécanique avait notamment travaillé pendant une dizaine d’années dans l’industrie pharmaceutique, en plus d’œuvrer dans la fabrication et la distribution de produits naturels.
« À la recommandation de mon ami, j’ai étudié l’organisation, son marché, sa concurrence, ses produits, etc. Puis, j’en ai conclu que le domaine des valves allait perdurer, car un peu comme pour l’électricité, un tel type de mécanique ne peut pas être remplacé par l’automatisation. »
Mon fiscaliste m’a interviewé pendant plus de quatre heures pour mesurer mon niveau de connaissances et de préparation.
À une étape subséquente, Marcello Lisi a consulté divers spécialistes (fiscaliste, comptable, avocat, etc.) pour obtenir de l’aide et éclairer sa décision. « Mon fiscaliste m’a forcé à bien faire mes devoirs d’entrepreneur. À l’origine, il m’avait accordé 60 minutes pour lui poser des questions. Finalement, c’est lui qui m’a interviewé pendant plus de quatre heures dans le but de mesurer mon niveau de connaissances et de préparation. »
Rattraper les retards accumulés
Ultimement, c’est en observant la liste des clients de DHB Valves que Marcello Lisi a choisi de se lancer. « J’y ai vu de gros noms œuvrant entre autres dans l’énergie, l’alimentation et le monde municipal. De tels joueurs auraient été impossibles à conquérir avec une nouvelle entreprise. De plus, j’avais constaté que la concurrence était presque inexistante. Donc, j’ai plongé. »
Les dirigeants précédents de DHB, tous deux âgés de 83 ans, avaient cependant commencé à s’en détacher, négligeant même certains dossiers de clients, un irritant majeur pour le nouveau propriétaire, qui a dû rétablir plusieurs ponts. Autre obstacle, la gestion au quotidien était assez archaïque sous l’ancien régime. « On ne trouvait aucun ordinateur dans l’entreprise, toutes les opérations étaient manuelles, on communiquait par télécopieur avec les clients, et les factures leur étaient transmises par la poste. »
Des lacunes de ce genre ont fait en sorte que la perte de 100 000 $ prévue initialement par Marcello Lisi pour sa première année d’exploitation a finalement été de 230 000 $. Dans le but de corriger le tir et de solidifier DHB Valves, le nouveau patron a donc implanté plusieurs mesures et initiatives. Parmi eux, notons de nouveaux processus de gestion des projets, des mécanismes accélérés de réponse aux clients et une restructuration interne « ayant permis de faire plus avec cinq personnes que lorsque l’entreprise en comptait une dizaine ».
De plus, sous son impulsion, DHB Valves a transformé des fournisseurs en clients en leur proposant de réparer leurs pièces. « La plupart ignoraient qu’on offrait un tel service. Nous avons donc pris le temps de leur expliquer qui nous étions et quelles étaient nos spécialités. »
Soin porté aux petits détails
À l’évidence, cette approche a été fructueuse, car dès la deuxième année de Marcello Lisi à la tête de l’entreprise, celle-ci renouait avec le succès en dégageant un profit de 591 000 $, alors que l’objectif initial était d’atteindre l’équilibre financier.
On ne trouvait aucun ordinateur, les opérations étaient manuelles, on communiquait par télécopieur avec les clients, et les factures étaient postées.
Cela dit, les efforts de modernisation sont continus chez DHB Valves, selon le président. « Nous ne sommes pas du tout en mode révolution, explique-t-il. Notre approche repose davantage sur l’optimisation des processus et le soin porté à de petits détails. » Un exemple à ce chapitre : autrefois, les dates attestant la période d’installation et de réparation étaient apposées à la main sur des étiquettes d’acier installées sur les valves. « Cette simple opération nécessitait plus de 10 minutes. Aujourd’hui, grâce à une machine achetée sur Internet pour 2 200 $, nous poinçonnons les étiquettes, ce qui prend seulement quelques secondes et rend ainsi notre personnel sur le terrain plus efficace et productif. »
Comment PME MTL a fait la différence pour DHB Valves
« PME MTL a contribué à mon acquisition de l’entreprise sur le plan du financement, mais a été omniprésent à d’autres chapitres. Par exemple, son équipe m’a aidé à me doter d’une bonne charte comptable et m’a permis de suivre des cours de gestion. Pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas particulièrement la comptabilité, c’était la formation idéale, et les acquis qu’elle m’a procurés vont demeurer toute ma vie. Les experts de PME MTL m’ont aussi mis en contact avec Emploi-Québec en plus de me faire connaître divers programmes publics susceptibles de m’aider dans mon nouveau rôle. »
Le conseil de Marcello Lisi en matière de transfert d’entreprise
« Avant de songer à acheter une entreprise, assurez-vous de bien comprendre son industrie, de même que les risques qui y sont associés. Sur le plan financier, si vous avez un certain montant à investir, ne misez pas tout. Gardez-en une partie en vue d’éventuels imprévus. Ainsi, vous conserverez une certaine marge de manœuvre plutôt que de mettre tous vos œufs dans le même panier. »
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DHB Valves est soutenue par PME MTL Est-de-l’île