Si la pandémie a causé bien des soucis, elle a, en revanche, permis à certains groupes d’économie sociale de mettre en commun leurs ressources et leur savoir-faire au service des plus démunis. C'est le cas de La Cantine pour tous.
En mars 2020, au moment où la crise sanitaire liée à la COVID-19 a frappé le Québec, les instances décisionnelles de la Ville de Montréal ont dû fermer les centres d’aide et refuges destinés aux personnes en situation d'itinérance. Des milliers d’entre elles se sont donc retrouvés à la rue sans pouvoir désormais prendre leurs repas quotidiens aux endroits habituels.
Si les besoins restaient présents pour chacun et chacune, les recours usuels, eux, n’étaient soudainement plus accessibles. Pour y remédier, l’administration montréalaise a alors confié à La Cantine pour tous le mandat d’organiser et d’approvisionner divers points de service alimentaire extérieurs sécuritaires.
Ces derniers ont pris la forme de cantines mobiles et de centres de distribution déployés à diverses places publiques.
La Cantine pour tous est un organisme de référence en matière d’aide alimentaire existant sous sa forme actuelle depuis 2016. Ses membres sont des organismes communautaires comme La Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve (CCHM), le Groupe PART, la Corbeille Bordeaux-Cartierville, Le Relais populaire, Le Chic Resto Pop, Sésame, Le Garde-Manger pour tous, Toujours ensemble, etc.
Ils ont en commun de cuisiner et de distribuer chaque jour des repas sains et abordables, principalement pour les enfants et les personnes aînées.
Objectif : efficacité
« Une de nos missions fondamentales est de trouver des solutions collectives de sécurité alimentaire », explique Thibaud Liné, directeur général de La Cantine pour tous.
« C’est dans cette optique que, le printemps dernier, l’on nous a demandé de coordonner les services alimentaires de plusieurs organismes d’entraide sur le terrain. L’objectif était qu’ils puissent produire vite et efficacement pour ceux qui en avaient besoin, et non pas perdre un temps précieux dans des discussions et dans l’organisation de processus. »
Parmi ceux mis à contribution, l’on trouve La Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve (CCHM). Sa mission? Promouvoir une saine alimentation, favoriser l’autonomie des individus et développer leur capacité d’agir en mettant l’économie au service du social.
Plus qu’une entité alimentaire, la CCHM se positionne comme un groupe d’éducation populaire, aidant ses utilisateurs et utilisatrices à planifier leurs budgets, adopter de saines habitudes de vie, mieux gérer leur frigo, organiser leurs courses intelligemment, etc.
Résultats immédiats
Pour la CCHM, la participation à l’initiative de distribution de La Cantine pour tous tombait à point. Cela lui a notamment permis de conserver six personnes en poste.
« Par-dessus tout, nous étions heureux de voir ce partenaire prendre en main le leadership de négociation avec les fournisseurs, indique Benoit De Peyrelongue, directeur général de la CCHM. Nous pouvions donc nous occuper des autres aspects avec des groupes qu’on connaissait déjà, comme des organismes communautaires, des HLM ou encore des coopératives d’habitation. En bout de piste, le tout a contribué à former un écosystème naturel. »
Dès le départ, la machine était bien huilée, car à sa première semaine d’existence, la nouvelle mouture de la CCHM a livré 800 repas. La semaine suivante, 2000 repas ont été produits et distribués.
Ici, l’on parle de trois ou quatre recettes différentes par semaine selon les arrivages de marchandises. Sans oublier des paniers de denrées de première nécessité allant du sec aux fruits et aux légumes en passant par les produits laitiers.
« À sa pleine capacité, l’équipe d’aide alimentaire a ainsi remis 7000 repas et paniers de denrées chaque semaine, en pleine période de crise, à 2500 familles des quartiers Hochelaga-Maisonneuve, Mercier, Centre-Sud et Rosemont, dit Benoit De Peyrelongue. À ce chapitre, elle a été épaulée par la Tablée des chefs et par Fleury Michon Amérique. »
« Le succès de l’opération s’explique en bonne partie par la mutualisation des outils, qui a permis d’implanter une structure en amont, juge Benoit De Peyrelongue. Chaque entité a déployé une agilité nécessaire dans le contexte. En plus, parce que nos organisations se connaissaient et que nous avons une certaine proximité de valeur, la démarche a été facilitée. »
Pour l’avenir, les deux dirigeants se réjouissent d’ailleurs de l’impact favorable d’une telle concertation d’un très vaste savoir-faire. « Nous avons tous grandi dans nos pratiques respectives par cette collaboration mutuelle. »
Comment PME MTL a fait la différence
« Nous avons contacté PME MTL en 2018 afin d’obtenir de l’aide dans la rédaction de notre plan d’affaires. De nouveau, nous avons fait appel à ses spécialistes au moment où il a fallu développer des plateformes pour des projets entrepreneuriaux.
C’est que ses spécialistes nous forcent à constamment nous questionner pour qu’on s’assure d’avoir mesuré chaque aspect de nos décisions.
Cela dit, PME MTL n’est pas qu’un joueur vers lequel on se tourne lors d’enjeux financiers. C’est un acteur de l’économie sociale et un partenaire depuis toujours pour nous.
Dans le cadre de notre plus récent projet, il nous a soutenus dans le développement d’une plateforme intégrée de production et de distribution de repas pour nos membres.
Quant à la CCHM, elle a été soutenue dans l’adaptation de ses opérations à la nouvelle réalité sanitaire dérivée de la pandémie : désinstallation de chambres froides et de machines à emballage sous vide ainsi que le déploiement de nouveaux emballages compostables pour les repas. »
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La Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve est soutenue par PME MTL Centre-Est et PME MTL Centre-Ville.
La Cantine pour tous a bénéficié de l'appui de PME MTL Grand Sud-Ouest, PME MTL Centre-Est, PME MTL Centre-Ouest et de PME MTL Centre-Ville.