Gérer la croissance dès le démarrage

Défi d’entrepreneur | 10 déc. 2018

Trois étudiants en médecine vétérinaire ont créé une plateforme de recrutement de vétérinaires pour combler les besoins des employeurs dans le domaine. Oxilia a rencontré un vif succès dès son lancement en 2017. L’équipe gère la croissance tout en structurant l’entreprise.

L’un a un bac en criminologie, l’autre en comptabilité et le troisième était officier de de navigation dans la marine marchande. Les trois, âgés de moins de 30 ans, se sont retrouvés en médecine vétérinaire, où deux d’entre eux sont en train de finir leurs études. Ils ont aussi en commun le goût d’entreprendre. Alors, quand les deux premiers -François Asselin et Jean-Simon Richard- ont eu l’idée de créer Oxilia, le troisième – Tommy Levasseur- n’a pas mis beaucoup de temps à les rejoindre dans l’entreprise, créée en 2017.

L’idée vient d’un constat : « En travaillant dans le domaine pendant mes études, je me suis rendu compte que les employeurs avaient besoin de recruter des vétérinaires à temps plein et à temps partiel et qu’ils ne trouvaient pas facilement les ressources », explique François Asselin. La plateforme en ligne d’Oxilia permet de mettre en contact les professionnels et les employeurs. Connaissant bien les besoins de liberté et de souplesse des Milléniaux, les fondateurs ont pensé à créer un système qui permet au vétérinaire d’être travailleur autonome et de travailler au rythme qu’il souhaite. Présent dans plusieurs provinces au Canada, Oxilia voulait aussi leur donner la possibilité de voyager. Actuellement, l’activité de l’entreprise vient à parts égales du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. À terme, Oxilia vise aussi une éventuelle expansion territoriale. 

« On ne voulait pas être une agence de recrutement ou de placement ni obliger personne à travailler ensemble. On souhaitait plutôt que les gens se choisissent», poursuit François Asselin. Une fois l’accord passé entre l’employeur et la ressource, c’est Oxilia qui gère le contrat, facture l’employeur en prenant une cote sur la rémunération puis paie le travailleur autonome, qui ne débourse donc rien.

Premier défi : développer la solution

Ça a pris un an à Oxilia pour mettre au point la plateforme. « Le fait de ne pas être des développeurs a rendu le processus difficile. On a embauché une personne mais on avait du mal à se comprendre. On a finalement faire affaire avec une petite firme », se souvient François Asselin. Le produit était prêt à 70% au moment de son lancement. Une autre phase de développement l’a porté à 100 % en février dernier.

Mais dès son lancement en juillet 2017, elle a rencontré un vif succès, qui a surpris l’équipe. « On a eu des résultats trois fois plus importants que ce qu’on avait prévu. On pensait avoir entre 300 et 500 « membres et clients » la première année alors qu’on en a déjà 1600 en un peu plus d’un an », se réjouit Tommy Levasseur.

Deuxième défi : gérer la croissance ...

Il a alors « fallu être créatifs » pour gérer le flux, reconnaissent les fondateurs. « Une partie des tâches étaient assurées par l’informatique mais il a fallu en faire d’autres à la main comme la confection des horaires par exemple. » Ce fut l’heure des premières embauches. Aujourd’hui, Oxilia compte quatre employés à temps plein en plus des trois fondateurs dont deux, encore aux études, sont à mi-temps dans l’entreprise. Deux nouveaux employés devraient être recrutés prochainement.

Les embauches ont été un défi en soi pour les jeunes entrepreneurs. « Ce n’est pas facile de savoir choisir la bonne personne. Le monde vétérinaire est spécialisé, il faut le connaître pour y travailler », souligne François Asselin. C’est ainsi que la personne chargée de la gestion de la clientèle est un ancien technicien en santé animale, par exemple. Il comprend bien le milieu tout en apportant une autre expertise.

Troisième défi :... et les débuts de la plateforme technologique

Les jeunes entrepreneurs ont dû tout apprendre en même temps. Ils ont découvert des problèmes auxquels ils n’avaient jamais pensé. Les clients étaient aussi dans une phrase d’apprentissage, face à une plateforme toute nouvelle pour eux. « On s’est rendu compte que les gens avaient besoin d’accompagnement pour s’inscrire et utiliser la plateforme la première fois », constate Tommy Levasseur. Le but d’Oxilia étant d’offrir un processus le plus automatisé possible, l’équipe travaille sur une deuxième version de la plateforme afin de faciliter chaque étape.

Actuellement, Oxilia structure l’entreprise et les processus pour mieux gérer les flux. Elle a apprivoisé toutes les situations nouvelles auxquelles elle a été confrontée et continue de chercher des situations pour certaines d’entre elles. 2019 sera l’année de la stabilisation et du déploiement à plus grande échelle au Québec et dans plusieurs grandes villes canadiennes.

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Oxilia est soutenue par PME MTL Centre-Ville.

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